Désormais, la Fondation Clément propose toute l'année des visites, adaptées à chaque niveau scolaire, animées par des médiatrices. Ces visites, accompagnées d'outils pédagogiques, permettent d'appréhender les thématiques abordées dans les expositions. Des visites pédagogiques sont proposées en amont pour permettre aux enseignants de préparer leur visite.
HABDAPHAÏ MONDES/TERRITOIRES
Habdaphaï nous propose un envers du jardin d'Eden. Un endroit où le jour et la nuit sont encore indissociés ...
30 août - 24 novembre
La Cuverie La salle carrée
Tel un poème sonore extrait d’un chant entier de Nicolas Guillén, l’œuvre plastique d’Habdaphaï convoque les sensations. Pas n’importe lesquelles. La multitude d’expériences picturales, graphiques, les artefacts, les ready-made, installations, vidéos, performances, chorégraphies, qu’elles soient permanentes, vouées au marché de l’art ou éphémères, invoque une Caraïbe, univers de bruits, de sons, d’odeurs, imprégnée du « regard en arrière, un songe de l’enfance » que l’artiste pudique, souhaiterait « petit » et seulement « parfois ». Comme si toute la geste créatrice d’Habdaphaï pouvait être contenue, retenue, freinée, contrôlée par l’ordre social, la pensée cartésienne, la modernité fabriquée, imposée. Comme si l’horizon dans son immensité circulaire, déterminait l’échelle des rêves, de l’expérience, du vécu.
Parce que, l’œuvre protéiforme d’Habdaphaï, échappe à toute doctrine, à toute velléité de fixation et par conséquent, à toute classification, ce caractère réfractaire à catégorisation, dérange les doctrinaires de l’art contemporain caribéen. De fait, il ne s’agit pas seulement d’un corpus inclassable fabriqué par un artiste libre et autodidacte, inscrit en faux vis-à-vis des institutions académiques. Mais encore, l’ensemble de l’œuvre soulève les sensations d’un passé que l’on voudrait avoir rêvé. Un passé enfoui. Une mémoire dispersée. Litanie de « perdus de vue ».
Dès lors, présenter un regard rétrospectif sur les créations visuelles d’Habdaphaï, introduit de multiples risques, celui de méprise sur l’essentiel du travail, celui de céder à l’emprise séductrice des accumulations, de privilégier l’abondance, la générosité, la productivité, l’hyperactivité, la créativité à fleur de peau de l’artiste, au détriment de l’unicité sensible de son « chant entier ».
LUZ SEVERINO | DENTRO DEL BOSQUE 4 octobre - 24 novembre 2019
La Nef
Commissaire d’exposition : Sophie Ravion d’Ingianni
Luz Severino est née en République Dominicaine. Elle vit et travaille en Martinique depuis 2000.
C’est la troisième exposition individuelle que l’artiste présente à la Fondation Clément. En 2011 elle a réalisé Derrière le voile et en 2007 Visages innocents. Cette fois-ci avec son œuvre Dentro del Bosque de 2019, l’artiste organise son travail en une merveilleuse rupture avec ses œuvres précédentes. Mélangeant les styles et les techniques, (peintures, installations, gravures), Luz Severino nous confie : « Dans cette exposition, je dénonce l’impact de l’humanité sur la planète et en particulier sur la nature. Depuis de nombreuses générations, l’homme détruit son environnement - qui l’a pourtant nourri depuis la nuit des temps - or la nature représente le symbole de la vie. Comme l’indique si bien la phrase ancestrale amérindienne ou africaine, citée par Antoine de Saint-Exupéry dans Terre des hommes : «Nous n'héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l'empruntons à nos enfants». Ainsi, à mon sens, la responsabilité de l’homme envers l’environnement devrait être une responsabilité assumée envers les générations futures. Chaque geste accompli sur terre concerne chacun de nous et implique surtout un héritage qui suivra les prochaines générations ».
C‘est la volonté d’une prise de conscience collective sur l’environnement et l’espoir d’aimer et de protéger la nature que l’artiste nous présente, bien entendu avec des choix esthétiques singuliers qui nous restent à découvrir.
PASCALE MARTHINE TAYOU | BLACK FOREST 15 décembre 2019 - 22 mars 2020
La Cuverie La salle carrée La Nef
La Fondation Clément est heureuse de présenter Black Forest, la première exposition en Martinique et dans les Caraïbes de Pascale Marthine Tayou, dont le commissariat a été confié à Jérôme Sans. Depuis leur rencontre à la Biennale de Sydney en 1998, l’artiste nourrit avec le commissaire une complicité qui a donné lieu à différentes collaborations et expositions à travers le monde, dont un nouveau chapitre s’ouvre ici.
Black Forest s’envisage comme une traversée vers des territoires inconnus et ouverts, « une promenade in situ au coeur des pistes de nos doutes existentiels », « un moment d’interrogations sur l’imaginaire du grand monde et son contenu ». Telle une introspective, elle déploie tout le vocabulaire aux écritures multiples et délibérément mobile de l’artiste, suspendu entre le récit onirique du quotidien et la nécessité d’hybrider des situations, des particularités humaines et des géographies. Près d’une centaine d’oeuvres, des pièces iconiques et de nouvelles productions, forme un cheminement au cours duquel l’artiste touche aux points cardinaux de la société contemporaine ainsi qu’aux thèmes du village global, du voyage, de l’identité culturelle, de la mondialisation, de la perméabilité des frontières, de l’écologie et de la ritualisation contemporaine. Passant naturellement de la sculpture, au dessin, à la peinture, à l’installation et à la poésie, Pascale Marthine Tayou propose un autre regard sur le quotidien sous une apparente désinvolture esthétique. Des récits fictionnels et des rituels se chevauchent et s’emmêlent dans une cacophonie heureuse qui célèbre cette nouvelle poésie de l’humain… Black Forest se vit comme une expérience totale, offerte simultanément à la vue, l’ouïe, l’odorat, qui confronte le visiteur au choc des cultures et l’invite à s’engager dans la réalité en perpétuelle mutation du monde dans lequel il vit.
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Service scolarité | publics scolaire.fondationclement@gbh.fr
05 96 54 75 48
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